Durée de l’Assurance chômage : découvrez la durée maximale d’attribution

15 mois. C’est la nouvelle borne, nette, imposée à la plupart des demandeurs d’emploi pour la durée maximale d’indemnisation au titre de l’assurance chômage, dès le 1er avril 2025. Exit les 18 mois d’hier : la réforme frappe fort, touchant aussi bien les licenciés que ceux qui cumulent les missions successives.

Les dérogations restent rares : seuls les allocataires de 57 ans et plus échappent à ce tour de vis. Ce resserrement s’inscrit dans une série de réformes successives qui rendent l’accès et la conservation des droits plus exigeants. La portée réelle de ces changements dépend de l’âge, du parcours de chacun, et du type de fin de contrat.

Ce qui change dans la durée d’attribution de l’assurance chômage en 2025

Le dispositif évolue, porté par un nouveau décret qui reconfigure la durée maximale d’indemnisation dans le régime d’assurance chômage géré par l’Unédic. Depuis le 1er avril 2025, chaque mois d’allocation repose désormais sur une base fixe de 30 jours. La réforme, prévue jusqu’à fin 2028, introduit un principe de contracyclicité : la longueur des droits s’ajuste en fonction du taux de chômage.

Concrètement, la durée d’indemnisation varie selon deux seuils :

  • Si le taux de chômage tombe sous la barre des 9 %, la durée baisse de 25 %.
  • Si ce taux glisse sous 6,5 %, la réduction atteint 40 %.

Pour les moins de 55 ans, la règle se durcit : le plafond passe à 15 mois, contre 18 auparavant. Ce principe, déjà appliqué depuis 2023, devient le nouveau standard. Résultat : le calendrier d’indemnisation se raccourcit, bouleversant la gestion des droits et l’organisation des recherches d’emploi. L’objectif ? Alléger la dette de l’Unédic tout en affichant un soutien ciblé à l’emploi des seniors.

Désormais, le marché du travail donne la cadence : l’indemnisation s’adapte aux indicateurs économiques. France Travail, le successeur de Pôle emploi, applique ces nouvelles règles à tous les entrants. Quant aux seniors, ils bénéficient d’une période d’indemnisation prolongée, gage d’un accompagnement renforcé pour le retour à l’emploi.

Comprendre le nouveau calcul de la durée maximale d’indemnisation

La réforme redistribue les cartes du calcul. Pour ouvrir des droits, il faut d’abord avoir travaillé au moins six mois au cours des vingt-quatre derniers mois, sauf exceptions et cas spécifiques en outre-mer. Ce plancher passera à huit mois sur vingt mois dès 2024, rendant l’obtention de l’allocation chômage plus difficile pour les nouveaux venus.

La durée réelle d’indemnisation dépend ensuite de la période d’affiliation. Plus on a travaillé, plus la couverture est longue, mais toujours dans la limite de :

  • 18 mois pour les moins de 55 ans,
  • 22,5 mois pour les 55-56 ans,
  • 27 mois pour ceux de 57 ans et plus.

Un coefficient de 0,75 s’applique (sauf outre-mer et cas particuliers), ce qui réduit automatiquement le total des jours indemnisés. Par ailleurs, les jours sans travail ne peuvent dépasser 70 % de la période travaillée, limitant certaines stratégies d’optimisation.

Le montant de l’allocation de retour à l’emploi (ARE) repose sur le salaire journalier de référence (SJR). La dégressivité, toujours applicable aux hauts revenus, cesse désormais à 55 ans (contre 57 précédemment). En cas de formation, l’indemnisation peut être prolongée, sous conditions, pour sécuriser les parcours. Les règles s’adaptent également aux réalités économiques et sociales des territoires d’outre-mer.

Quels impacts pour les démissions, les droits au chômage et les seniors ?

La nouvelle réforme de l’assurance chômage rebat les cartes pour plusieurs profils, en particulier les salariés démissionnaires. Les démissions restent strictement encadrées : seuls certains motifs (reconversion professionnelle, projet de création d’entreprise, situation de harcèlement, etc.) ouvrent droit à l’allocation chômage. Hors de ce cadre, démissionner volontairement entraîne toujours la perte des droits, sauf cas rares examinés par la commission paritaire régionale.

Pour les indépendants, le régime demeure accessible en cas de liquidation ou redressement judiciaire, mais le montant et la durée des allocations sont restreints. Depuis le 1er janvier 2025, les personnes ayant travaillé sous contrat d’emploi pénitentiaire peuvent désormais acquérir des droits à l’assurance chômage, une évolution notoire.

Les seniors profitent, eux, d’une couverture prolongée : jusqu’à 22,5 mois pour les 55-56 ans, et jusqu’à 27 mois au-delà de 57 ans. Le bonus emploi senior vise à encourager leur embauche, et la dégressivité de l’allocation s’arrête désormais à 55 ans. Par ailleurs, le dispositif de bonus-malus sur les cotisations patronales s’étend à de nouveaux secteurs, incitant les employeurs à privilégier la stabilité des contrats.

Trois points méritent l’attention :

  • Le cumul ARE et revenus d’entreprise ne peut dépasser 60 % du droit restant.
  • L’allocation de fin de droit est désormais versée automatiquement.
  • Les travailleurs saisonniers continuent de bénéficier de règles spécifiques, ajustées à la précarité de leur secteur.

Vérifier ses droits et anticiper les démarches face aux nouvelles règles

La réforme de l’assurance chômage implique un changement de méthode pour tous les demandeurs d’emploi. France Travail généralise la signature du contrat d’engagement, document qui fixe les obligations du bénéficiaire, qu’il relève du régime général ou du RSA. Le non-respect de ces engagements expose à des sanctions : suspension, suppression, voire radiation. Deux refus d’une offre d’emploi jugée raisonnable suffisent à perdre l’allocation chômage.

Le délai de déchéance impose une limite : trois ans, contrôlés chaque mois. Il s’agit de ne pas laisser traîner les démarches, sous peine de voir ses droits s’éteindre. Anticiper devient une nécessité, notamment lors des transitions professionnelles. L’Arce (capitalisation de l’allocation) permet de créer ou reprendre une entreprise pour ceux qui optent pour l’aventure entrepreneuriale.

La formation occupe également une place centrale : le compte professionnel de formation (CPF) accompagne l’acquisition de nouvelles compétences et s’avère décisif face à la réduction de la durée maximale d’indemnisation et à l’instabilité du marché du travail. L’appui de France Travail et de ses conseillers devient alors précieux pour éviter les pièges administratifs, optimiser son parcours et rester aligné avec la convention assurance chômage.

Trois réflexes à adopter :

  • Consulter régulièrement son espace personnel sur France Travail pour suivre l’évolution de ses droits.
  • Prévoir chaque renouvellement d’inscription pour ne pas dépasser le délai de déchéance.
  • Mobiliser le CPF pour transformer la période d’indemnisation en tremplin professionnel.

Les règles changent, les repères aussi. Reste à chacun de s’adapter au nouveau tempo, sans perdre de vue l’essentiel : transformer une période d’incertitude en opportunité de rebond.

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